Danakil, 13 ans, et la passion est toujours là
Danakil a quitté Paname pour nous
rendre une petite visite de l’autre côté de l’Atlantique. Après des dates en
Californie, un passage au Club Balattou et à Québec, le groupe de reggae
parisien est venu enflammer La Tulipe dans le cadre du Festival Nuits d’Afrique. L’occasion était trop parfaite. Si bien que je n’ai pu résister à l’envie de couvrir l’événement. Des fois, il faut savoir lier l’utile à l’agréable.
Danakil, c’est une bande de potes
qui se sont rencontrés au lycée et qui ne se sont jamais quittés. Treize ans
déjà. J’ai pu rencontrer Balik, chanteur du groupe. Son retour sur ces treize
années d’existence est révélateur.
Quand je lui ai demandé de résumer son
expérience au sein du groupe, en un mot qui plus est, c’est Passion qui l’a
emporté. Vivre de sa musique, ce n’est pas évident, et pendant les dix
premières années, Danakil, c’était plutôt un hobby. Et même lorsque c’est
devenu un métier, la passion est restée.
De la passion, je pense qu’on en
trouvera dans leur quatrième album qui est actuellement en préparation. Le nom
n’est pas encore trouvé, mais mardi soir, on a eu droit à quelques titres en exclu,
dont un, écrit une dizaine de jours plus tôt qui m’a vraiment fait triper et
qui répond au doux nom de « Ne touche pas ».
On y parle de respect de la
dignité de chacun, de l’identité ou encore de la personnalité. Au bout du
compte, avec ce morceau, Balik et Natty Jean nous ont donné une belle leçon
d’humanité que j’ai hâte de pouvoir réécouter.
Si ce titre est en français comme
une grosse majorité des morceaux du groupe, il sera possible de retrouver
certains textes en anglais dans le nouvel opus qui sortira au printemps 2014.
Car si Danakil a su forger son identité sur des titres engagés écrits en
français, un certain nombre de rencontres musicales les ont amenés à composer
en anglais pour ce nouveau projet.
La langue de prédilection du groupe leur
ouvre d’ailleurs des portes dans le monde de la francophonie, leur permettant
notamment de jouer en Belgique, en Nouvelle-Calédonie ou encore à la Réunion.
Dans les pays non francophones, si la langue peut présenter une barrière, Balik
m’explique que le groupe en profite alors pour se concentrer sur la musique de
façon à toucher un public qui ne comprend pas forcément la langue. Danakil a
alors pu se produire devant un public californien ou encore allemand.
Vous l’aurez compris, j’ai hâte
que le printemps 2014 s’en vienne pour pouvoir porter une oreille attentive à
la nouvelle production du groupe. Mais pour tout de suite, parlons donc
festival. Car Danakil, c’est avant tout un groupe de scène, et les festivals,
ça les connaît. Pour Balik, ça représente un moment de partage entre potes ou
en famille, au retour des beaux jours. Il s’y installe une certaine mystique
entre les personnes qui chantent sur scène, ceux qui chantent dans le public,
et c’est ça qui, selon lui, fait que tous les artistes ont cette envie de se
produire sur scène.
Toujours est-il que cette
synergie doit être aussi présente au Québec, puisque ce n’est pas la première
fois que le groupe joue dans la Belle Province. L’histoire a commencé en 2011
avec un passage aux Francofolies. En 2012, c’était le tour du Festival de jazz.
En 2013, on a pu retrouver la formation Danakil sur la scène du Festival de
jazz avec Natty Jean, cette fois, venue pour porter son projet solo. Et
finalement, il y a eu le concert à La Tulipe, qui s’est révélé être un petit
test pour le groupe, étant donné que c’était la première date payante de
Danakil à Montréal.
Mardi soir, nous avons pu
assister à un très bon show. L’ambiance était présente aussi bien sur scène que
dans la salle. (Le nombre de photos ratées pour cause de tête dans le cadre ou
de mains volantes en est la preuve).
On aura eu le droit aux classiques comme
Quitter Paname, Classical mission, Champ de Rose ou encore Marley et ses foules
qui se déchaînent, mais aussi à la reprise phare de Non, Je ne regrette rien
qui nous rappelle à chaque fois la puissance des textes de Piaf.
D’ailleurs,
j’ai demandé à Balik s’il pensait éventuellement à une chanson québécoise que
le groupe pourrait reprendre lors d’un de ses passages au Québec. Je me
trouvais bien maline d’avoir pensé à ça, mais je n’ai malheureusement pas pu
avoir la satisfaction d’obtenir une réponse légendaire.
Cela dit, si l’envie
leur en prend et qu’ils décident de revenir l’année prochaine, je suis bien
partante pour une version reggae de La complainte du phoque en Alaska. Le défi
est lancé…
Oh oui, je ne vous ai pas dit.
Tant qu’on est dans la catégorie « je me trouve maline à poser des questions en
entrevue », j’en ai profité pour demander à Balik quelle était la question qui
était posée le plus souvent au groupe. Eh bien, figurez-vous que la colle
classique, c’est celle de l’origine du nom du groupe.
Il avait plutôt l’air
content que je ne lui pose pas la question, mais étant donné que les mots
fatidiques de « pourquoi Danakil » avaient été lancés, j’ai eu le droit à une
petite explication. Danakil est donc le nom de l’endroit le plus chaud sur
terre, un désert en Éthiopie. Trouvé au dernier moment pour afficher des
flyers, le nom avait au début un statut temporaire. Comme quoi parfois, les
choix de dernière minute peuvent être les meilleurs.
Pour le mot de la fin, quoi de
mieux qu’un big up pour la Réunion …
« La Réunion ça a vraiment été
une grande surprise. On a joué à la Ravine de Saint-Leu, c’est un lieu
formidable. Il y a plein de gens qui sont sur les hauteurs des falaises qui
entourent la scène, qui allument des feux, qui mettent l’ambiance. Et du coup
quand les gens applaudissent et crient à la fin d’un morceau ça résonne dans la
ravine. J’ai vraiment adoré. Et puis on n’avait pas de jauge, on n’était jamais
venus. […] Donc on a essayé d’y aller un peu par nos
moyens et ça a été une super surprise de voir qu’il y a eu entre 1700 et 2000
personnes. C’était super, on ne savait pas, on pouvait se retrouver avec 300
personnes quoi. Donc, la Réunion, super petite île, on a
passé huit jours là-bas, c’était vraiment ultra. Je ne connaissais pas et j’y
retournerai le plus vite possible. »
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CHRONIQUEUSE
Étudiante à la maîtrise en communication, Sklaerenn est la digne héritière d'un humour familial bien particulier, parle de nombreuses langues, mais maîtrise particulièrement le sarcasme et l'ironie.
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