Le VICE PHOTO SHOW 2015, au pied du mur.
Créé il y a plus de 22 ans à Montréal, VICE est désormais l’un des médias internationaux les plus reconnus en matière de production et de distribution de contenus vidéos web. Possédant 36 bureaux à travers le monde, ses activités sont devenues multiples jusqu'à imposer VICE comme un réel réseau multimédia. Le 23 juillet avait lieu le vernissage de son exposition photographique annuelle au Centre Phi en collaboration avec la coopérative photographique Magnum Photos. Le thème: The New Photojournalism.
Véritable machine à contenu, VICE ne se prive pas d’organiser chaque année son exposition photo et d'ainsi mettre en exergue la qualité de sa production. Pour cette édition 2015, le thème The New Photojournalism vient relier l’importance de l’actualité mondiale actuelle à la puissance de ses images.
Le photojournalisme, c’est la prise de risques pour la capture d’images qui devraient être exposées aux yeux du monde afin de conscientiser le plus grand nombre à des vérités méconnues ou des causes à défendre. Ce sont (malheureusement) des images auxquelles peu de gens font la démarche de se confronter. Ce genre d’événement permet à la fois de souligner l’importance du travail de ces reporters tout en révélant des réalités qui nous sont souvent lointaines.
Il existe plusieurs grandes étapes entre la démarche d’un reporter et cette prise de conscience par un public. D’abord, la prise de risque et le courage dont fait preuve le reporter. Le photojournalisme impose très souvent de sortir d’une zone de confort classique pour intégrer un univers inconnu et potentiellement dangereux. Ensuite vient «l’œil». Le photojournaliste saura saisir l’angle, l’ambiance, la lumière, la matière, tous ces éléments qui, contrairement aux shoppings studios, ne peuvent être orchestrés dans cette discipline. Leur combinaison associée à la spontanéité de la scène donnera toute sa profondeur à l’image.
Une fois le cliché réalisé-imprimé-exposé, le public doit faire en sorte de venir le rencontrer de la même manière que s’il paraît dans un ouvrage, il faudra alors le consulter. Une fois devant la photographie, deux types de comportements peuvent apparaître. On peut soit laisser glisser son regard sur l’image pour en apprécier les couleurs et passer à la suivante… Soit fixer son regard, observer les détails et surtout se poser des questions sur le pourquoi et le comment. Que l’on connaisse ou non le contexte du reportage, ce récit figé est souvent impossible à deviner: les scènes qui s’y déroulent sont loin de nos préoccupations quotidiennes, les traditions méconnues et les routines grandement opposées.
Lorsque se manifeste (soudain) l’explication d’une image de photojournalisme, ce qu’elle représente réellement dans sa substance nous met au pied du mur. On est alors contraint d’agir, contraint de prendre conscience de cette vérité qui nous est exposée ainsi, sans artifice et en toute modestie. Qu’il s’agisse de tragédies, de moments du quotidien ou de grands bonheurs, on prend conscience de leurs existences et des univers qui peuvent diamétralement nous opposer.
Par la suite, cette démarche pourrait nous pousser à être plus curieux, à nous engager dans certaines causes ou finalement ne pas avoir de réelles conséquences dans nos vies. Dans tous les cas, les clichés de ces reporters auront eu le mérite de nous faire lever les yeux de nos hashtags pornfood, outfit et instacat pendant quelques heures pour découvrir l’ordinaire de mondes presque trop parallèles au nôtre.
407 rue Saint-Pierre, Montréal, QC, H2Y 2M3
Jusqu’au 31 juillet 2015
Entrée gratuite
FLORA BIDAUD
Rédactrice web, pupitreuse pour la section culture
Tombée en amour du melting pot montréalais, Flora veut tout voir, tout faire, tout vivre! Adoptant un style proche du gonzo journalisme, elle met des mots sur les émotions pour vous faire partager les expériences qui l’ont fait vibrer.
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